Dans les temps anciens, traverser la LAÏTA au Pouldu était une entreprise périlleuse, réservée à ceux qui osaient appeler le vieux passeur nommé LIETRAM.
Son bac, le « RIFLOAN », émergeait des ombres de la nuit, offrant l’unique passage vers l’autre rive. Une nuit d’été, la brume s’épaissit, enveloppant le paysage dans un voile mystérieux.
GWERN et ERWANA, de Clohars épris l’un de l’autre, décidèrent de risquer le voyage pour se rendre à la fête du village de GUIDEL.
Mais dans les ténèbres de la nuit et sous le couvert du brouillard, ce périple était-il vraiment sans danger ?
GWERN héla le vieux passeur LIETRAM d’une voix qui résonna à travers le silence de la nuit profonde, La barque du passeur aborda la rive avec un grincement léger, accostant pour prendre à son bord les deux fiancés de Clohars.
ERWANA monta dans le bac suivi de près par GWERN, qui d’un seul coup s’aperçut que sa pipe était éteinte, et qu’il n’avait pas de feu.
Puisque son oncle résidant à proximité, il décide de s’y rendre rapidement afin d’aller la rallumer.
Lorsqu’il revint quelques instants plus tard, le « RIFLOAN » avait disparu, emportant avec lui sa douce ERWANA et LIETRAM le passeur dans les brumes épaisses.
Le jeune homme, qui jusqu’alors s’était moqué de la légende de la mort aux veillées, sentit ses jambes fléchir sous le poids de son chagrin. Il s’effondra en sanglots, accablé par le poids de la culpabilité et des regrets.
Soudain, une belle dame, drapée de soie, émergea de la brume tenant une branche de buis dans sa main droite.
Elle s’approche furtivement de lui, et dans un murmure à peine audible, dit :
« Bonsoir, GWERN. Je suis la fée ENIBAS. Prends ce morceau de buis. Grâce à lui, le passeur et ta fiancée te seront rendus.
Quand ils seront de retour, monte dans la barque. Le buis vous protégera, toi et ERWANA. »
Un frisson parcourut l’échine de GWERN alors qu’il prenait la Branche de buis, se demandant quel mystère se cachait derrière cette rencontre nocturne.
Qui était cette mystérieuse dame et comment pouvait-elle lui offrir un tel pouvoir ?
Avait-il halluciné ? Cette pensée fugace traverse l’esprit de GWERN alors qu’il scrutait l’obscurité autour de lui. Mais le morceau de buis solide dans sa main, rappelant la présence de la mystérieuse dame quelques instants plus tôt, le ramena à la réalité.
Après quelques instants de silence, le jeune homme, vit apparaître dans la brume ERWANA et LIETRAM. Leurs formes émergeaient lentement de la brume, dissipant les craintes de GWERN et apportant un souffle de soulagement dans l’air pesant de la nuit.
Il sauta dans la barque dès qu’elle fut assez proche, mais son caractère impétueux prit le dessus. Sans réfléchir, il se jeta sur le passeur et le frappa violemment avec la branche de buis.
Une lutte acharnée s’ensuivit, agitant violemment la barque et dans ce tumulte, LIETRAM, ERWANA et GWERN basculèrent dans les eaux sombres de la LAITA.
La jeune fiancée et le vieux passeur disparurent à nouveau et à jamais dans les profondeurs de la rivière, emportant avec eux certains secrets de cette nuit étrange …
Quant à GWERN, son corps fut rejeté sur la rive où il se transforma en un très vieux chêne, sans doute pour lui apprendre la sagesse qui lui avait fait défaut de son vivant.
Cette histoire me touche profondément, car j’ai donné à ma fille le prénom de LAETITIA, et là je découvre les lettres de LAITA, comme si le destin avait tissé des liens invisibles entre notre histoire et celle de cette légende.
Ma mère et grand-mère sont enterrées à CLOHARS.
C’est une coïncidence touchante et pleine de poésie ! Il est fascinant de découvrir des liens entre des éléments de notre vie et des récits comme celui-ci. Qui sait, peut-être que cette histoire prendra une signification encore plus spéciale pour vous à présent.